
Fils d’alsaciens émigrés en Argentine après la guerre de 1870, Fred Samuel nait à Buenos Aires, puis arrive en France à l’âge de 16 ans. Formé au métier de la joaillerie, il s’installe à son compte après son service national et ouvre une boutique à son nom, rue Royale, en 1936.
Il est un des premiers introducteurs en France de la perle de culture, nouveauté japonaise qui bouleverse la joaillerie française jusqu’alors vouée à la perle fine. De cette époque date le nom d’une teinte particulière de perle, d’un crème rosé léger : la couleur « Fred ».
Sa renommée est rapide et lui vaut la clientèle de vedettes du cinéma américain, tels Mary Pickford, Douglas Fairbanks ou encore Marlène Dietrich.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, la boutique est contrainte par le Commissariat général aux questions juives à retirer le nom de Samuel de l’enseigne. En décembre 1941, une étoile jaune est apposée sur la vitrine. Fred Samuel rejoint alors le maquis et ne rentre à Paris qu’en septembre 1944 où il ouvre de nouveau sa boutique.
« Par défi » ou par souvenir, il conserve pour l’enseigne le seul prénom de « Fred » auquel l’avaient contraint les autorités de Vichy.
Les années d’après-guerre, particulièrement fastes et inventives pour la mode parisienne, profitent à Fred qui fait appel à des artistes comme Jean Cocteau et Bernard Buffet. La jeune princesse Grace de Monaco compte parmi les clientes ainsi que de nombreux artistes du spectacle de l’époque.
Durant les années 1960, les collections de pierres précieuses suscitent l’intérêt d’amateurs du Golfe et du Moyen-Orient.
En 1995, Fred Joaillier rejoint le groupe LVMH